Photographier les oiseaux avec le 150-600mm G2

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« Un peu de patience et d’ingéniosité »

Photographe passionné spécialisé dans la photo d’oiseaux sauvages, Benoît Huc revient sur son expérience avec le SP 150-600 mm G2. Il nous révèle ses astuces et ses secrets pour capturer des images saisissantes.

Bonjour Benoît, pouvez-vous vous présenter brièvement?

J’ai 52 ans, je travaille depuis plus de 30 ans pour la RTBF (télévision belge francophone de service public) en tant que cameraman. En marge de mon boulot d’employé, je produis et réalise, en tant qu’indépendant, des reportages et documentaires souvent consacrés au jardin, à la nature et à la biodiversité. Ces sujets m’ont toujours beaucoup préoccupé. Depuis plusieurs années, je suis via Internet le travail d’amis photographes animaliers. J’ai longtemps regretté de ne pas avoir moi-même le temps de photographier la nature et puis j’ai décidé de le prendre, ce temps. En novembre 2014, je me suis équipé d’un boitier et d’une longue focale de prix abordable, le Tamron 150-600 mm de première génération, pour me balader dans la nature et découvrir les oiseaux. La photo est rapidement devenue une passion assez “dévorante”. Elle me permet de mettre à profit mon expérience professionnelle dans le domaine de l’image et de me ressourcer dans la nature. Depuis maintenant deux mois, j’utilise le Tamron 150-600 G2 qui m’offre de nouvelles possibilités et me permet d’évoluer dans ma pratique.

SP 150-600 mm G2 - 600 mm - 1/400 s - f/6,3 - ISO 1250

Pourquoi êtes-vous plus spécialement attiré par la photo d’oiseaux ?

Ce que je trouve extraordinaire dans la photo d’oiseaux en liberté c’est de pouvoir découvrir et faire découvrir ce que sont vraiment ces vagues silhouettes que nous apercevons furtivement dans la vie de tous les jours. Je répète très souvent cette phrase ; c’est un peu mon leitmotiv : « nous passons à côté de tant de petites choses si proches de nous… ». Un peu de patience et d’ingéniosité nous permettent de véritablement entrer dans la vie des oiseaux. Durant mes études secondaires et supérieures je pratiquais la photographie argentique. Je n’aurais jamais imaginé disposer, une trentaine d’années plus tard, de la panoplie de moyens qu’offre la photo numérique actuelle : la possibilité d’effectuer des rafales à 10 images par seconde (voire plus), de réaliser éventuellement plusieurs milliers de photos lors d’une seule sortie, de disposer d’un système autofocus qui réagit presqu’instantanément, de photographier en très basse lumière, d’utiliser un système de stabilisation ultra-performant… J’ai réalisé dernièrement des photos de hiboux dans la pénombre, à main levée au 1/60 sec ! Je n’y croyais pas, mais elles sont impeccablement nettes. C’est fantastique comme les limites sont toujours repoussées. Je constate clairement de nouvelles possibilités de travailler en conditions difficiles, notamment quand la lumière est faible.

SP 150-600 mm G2 - 600 mm - 1/180 s - f/8 - ISO 4000

Quelles sont les particularités de la photo d’oiseaux ?

J’ai l’impression que la photo d’oiseaux sauvages est l’une des pratiques photos les plus compliquées et c’est probablement un aspect qui me motive. Réaliser de bonnes photos des oiseaux les plus familiers n’est déjà pas simple car les oiseaux sont souvent imprévisibles, vifs et difficiles à approcher. Lorsque l’on recherche des espèces plus discrètes ou plus rares, la réussite devient encore bien plus aléatoire. Où va-t-on vraiment rencontrer l’oiseau recherché ? Remarquera-t-il notre présence malgré toutes nos précautions pour ne pas le déranger ? Va-t-il se diriger à gauche, à droite ? Va-t-il pêcher un poisson, attraper un campagnol ? L’attente peut parfois durer puis, tout à coup, il faut que le photographe soit au top niveau, pendant une, deux secondes ou un peu plus… Avec de tels « acteurs », on n’a pas souvent l’opportunité de recommencer la prise. Mais, en observant le comportement des oiseaux, en retenant chacune des expériences vécues et en se documentant sur ce que l’on a vu ou ce que l’on voudrait voir, on peut parfois anticiper et amoindrir le côté aléatoire.

Quelle place tient la technique photo dans cet exercice ?

Pour pouvoir saisir de temps en temps une petite opportunité que nous offre la nature, il faut aussi maîtriser son sujet techniquement. Il est vraiment indispensable de bien connaître son matériel et d’être habitué à l’utiliser. Pour cela, je m’entraine régulièrement dans des lieux publics où les oiseaux sont moins craintifs. Je m’exerce à repérer un petit oiseau sur une branche puis, en 5 secondes, à main levée, je dois le cadrer (directement à 600 mm), faire la mise au point et déclencher. Je fais aussi le même exercice avec des oiseaux en vol peu farouches, comme les mouettes. Même à fond de zoom, il faut pouvoir pointer directement l’oiseau, le garder cadré et net le plus longtemps possible et déclencher en rafales au bon moment en fonction de la lumière, de l’attitude de l’oiseau, de l’arrière-plan.

Mais une bonne technique suffit-elle ?

Evidemment, si une excellente maîtrise du matériel est indispensable, il faut aussi que le matériel lui-même soit très performant et très fonctionnel. Ce que je considère comme primordial est d’abord de pouvoir disposer d’une optique assez légère pour pouvoir travailler confortablement à main levée. C’est presque toujours à main levée que l’on est le plus réactif. Avec un poids de seulement 2 kg et bien d’autres qualités, le Tamron 150-600 G2 est vraiment l’objectif que j’attendais pour pratiquer la photo comme je l’entends. À mon avis, le G2 est à coup sûr la longue focale qui offre le meilleur rapport qualité/poids du marché (et qualité/prix, par ailleurs). Je trouve que c’est vraiment bien vu de la part de Tamron d’avoir eu comme priorité de réaliser une version améliorée du premier 150-600 sans en augmenter le poids.

SP 150-600 mm G2 - 329 mm - 1/2000 s - f/9 - ISO 3200

Comment assurez-vous une bonne rapidité d’exécution ?

Les exercices de précision et de rapidité que j’évoque ne sont réalisables qu’avec un système autofocus très réactif et très précis. L’objectif joue un rôle très important à ce niveau : en passant au G2 j’ai tout de suite constaté que l’autofocus « accrochait » plus vite, plus longtemps et très précisément. En général, j’utilise l’autofocus en « AI Servo » si l’oiseau vole, et en « One Shot » si l’oiseau est posé. J’ai personnalisé une commande de mon boîtier pour pouvoir passer instantanément d’un mode à l’autre sans devoir sortir l’oeil du viseur.

Quand vous attendez, parfois durant des heures, qu’un oiseau se décide à sortir d’une roselière, il est vraiment indispensable qu’au bon moment, vous soyez prêt à réagir et que vous ayez une pleine confiance en votre matériel.

Comment préparez-vous votre séance photo ?

Je fais beaucoup de repérages, simplement dans mon village et dans les environs sur des petits chemins de campagne. Je me promène en voiture et m’arrête au hasard des rencontres. En fonction des saisons, je sais que je risque de voir tel oiseau dans tel milieu. C’est pour cela qu’il est important de s’intéresser à l’ornithologie. Je peux parfois repérer au loin un oiseau sans pouvoir en réaliser une photo correcte mais plutôt une « photo témoin » qui me permettra d’être certain de l’identification de l’animal. Pour cela je peux compter sur mon guide d’ornithologie, sur Internet et sur des échanges avec des amis plus expérimentés que moi. Ensuite, quand j’en connais assez sur l’espèce et quand j’ai repéré de loin les habitudes de l’oiseau observé, je reviens le voir de plus près en évitant de le déranger. Si j’ai repéré un endroit où il a l’habitude de se poser, de boire, de chasser, de pêcher, etc, je me cache à proximité de cet endroit, dans un axe photographiquement intéressant pour la lumière, le décor, l’ambiance et j’attends. Selon les situations, je peux me cacher dans ma voiture, dans une petite tente, derrière un filet de camouflage, etc.

SP 150-600 mm G2 - 600 mm - 1/400 s - f/6,3 - ISO 2500

Vous vous servez des observatoires ?

Sur certains sites naturels des observatoires ont été installés. Ils donnent parfois d’excellentes opportunités aux photographes animaliers. À force de me renseigner, je commence à connaître quelques observatoires où l’on peut voir de relativement près des espèces particulièrement photogéniques mais rien n’est jamais acquis en photo d’oiseaux. C’est pourquoi je tiens compte de nombreux paramètres avant de me déplacer (la météo, les observations réalisées précédemment, etc).

L’encombrement minimal du Tamron 150-600 mm est idéal pour travailler dans des observatoires parfois très exigus. Puis, surtout, il y a le diamètre de la lentille frontale et du pare-soleil qui sont à prendre en compte, tout simplement parce que dans de nombreux observatoires les trous par lesquels ont peut passer un objectif sont trop étroits pour y introduire une optique très large comme c’est le cas des longues focales fixes très onéreuses. Combien de fois ne me suis-je pas retrouvé dans un de ces endroits avec un ami photographe tout déçu de ne pouvoir utiliser son 500 ou son 600 mm alors que mon Tamron passait sans problème.

Comment se déroule une séance à proprement parler ?

Je me promène à pied sur certains sites naturels, avec un minimum de matériel. Je suis intimement convaincu que moins on transporte de matériel plus on est heureux d’être dans la nature et de faire des photos. Toutefois, j’aime disposer d’un petit siège que je porte en bandoulière. Quand je repère un oiseau intéressant, souvent je m’assieds, de préférence dans l’ombre, et essaie de me faire oublier.

J’ai pour habitude de privilégier la mobilité et la souplesse de la prise de vue à main levée. Même en observatoire, je n’utilise pas de trépied, sauf dans des cas très particuliers où je me trouve très proche d’un sujet. Le trépied permet alors de bouger l’appareil le plus délicatement possible pour éviter d’effrayer les oiseaux.

Dans la plupart des situations, les oiseaux ne sont pas si proches et les surprises peuvent venir de partout, donc je veux pouvoir réagir vite. Si un oiseau passe dans le ciel très près de l’observatoire, je plie directement les genoux pour m’abaisser et le suivre jusqu’au dernier moment à travers la fente d’observation. Si mon axe de prise de vue n’est pas idéal (à cause d’un obstacle entre moi et l’oiseau par exemple) je peux très vite me déplacer de quelques centimètres, voire vers une autre fente d’observation disponible. Même une rotule fixée sur la paroi de l’observatoire n’est pas aussi fonctionnelle qu’un travail à main levée avec du matériel relativement léger.

Quid de la vitesse d’obturation ?

Vous me direz que le travail à main levée m’oblige à utiliser une vitesse plus élevée pour éviter les flous de bougé. Je répondrai qu’en photographie d’oiseaux, même si l’oiseau est posé, il est toujours susceptible d’avoir un mouvement intéressant ou tout simplement de s’envoler. Il vaut donc mieux toujours utiliser une vitesse assez rapide pour éventuellement pouvoir capter un de ces instants. Pour fixer le mouvement d’un petit oiseau en vol, je n’hésite pas à travailler au 1/3200 sec, voire plus. Pour capter le vol du héron, 1/800sec peut être une vitesse suffisante…

Alors que faire quand la lumière n’est pas suffisante ? Dans des cas extrêmes je me contente de photographier des oiseaux posés et je compte sur le super stabilisateur du Tamron 150-600 G2. Dans ce cas, le stabilisateur du G2 doit être en position 3 (priorité au capteur). On peut aussi tenter des filés sur des oiseaux en vol plané avec le mode VC 2.

SP 150-600 mm G2 - 483 mm - 1/2000 s - f/6,3 - ISO 2500

Quels sont les avantages à utiliser sur le terrain le 150-600 version G2 ?

Il est important de disposer d’un matériel léger car c’est plus agréable et plus efficace. Un 150-600 mm qui ne pèse que 2 kg, c’est parfait.

Autre avantage, l’objectif offre une très bonne résolution. Je n'ai pas pratiqué de tests de résolution au moyen d'une mire mais le piqué que j'obtiens avec le G2 est supérieur à celui que j'obtenais avec la première version. Je trouve cela particulièrement visible en cas d'éclairage faible et très doux. On le constate d’autant plus avec l’arrivée de boîtiers équipés de capteurs offrant 30 ou 50 millions de pixels. Le G2 répond aux normes de ces nouveaux boîtiers et il est clair que quel que soit le boîtier utilisé on constate que le piqué a été amélioré.

L’ergonomie est importante aussi, si l’ancien était déjà très bon, le deuxième apporte encore plus de confort avec différentes options et une bague de mise au point toujours aussi large et facile à utiliser.

Enfin, même pour photographier un oiseau posé c'est indispensable de disposer d'un AF très rapide et très précis : tout doit aller très vite pour réussir à fixer l'image d'un petit oiseau avant qu'il ne décolle. Par exemple, le très petit troglodyte mignon reste rarement plus de 3 à 5 secondes au même endroit et donc chaque fraction de seconde compte dans le repérage, le cadrage à 600 mm et la mise au point. Mon expérience me montre une claire évolution du G2 au niveau de l’autofocus. Je le constate particulièrement en basse lumière ou lorsque le sujet se détache difficilement du fond. C'est extrêmement important pour réussir des images d'oiseaux en vol en AI Servo.

Quelles sont les différences notables avec la première version du SP 150-600 mm ?

À 600 mm, le G2 offre la possibilité de photographier un sujet distant de seulement 2,2 m (contre 2,7 m pour l’ancien 150-600). C’est assez incroyable. J’ai des amis qui ont besoin de 4,5 m avec des objectifs 600 mm à focale fixe. Quand nous sommes « coincés » dans un affût et qu’un oiseau vient se poser juste devant nous, je suis le plus souriant. C’est bien de pouvoir se rapprocher optiquement de sujets très éloignés mais je veux aussi pouvoir réaliser la photo d’un sujet très proche. Je trouve important de pouvoir disposer d’une distance minimale de mise au point la plus courte possible.

Autre atout majeur du 150-600 mm, le stabilisateur. C’est important de pouvoir continuer à travailler à main levée en basse lumière dans un sous-bois, au lever ou au coucher du jour, etc. De ce point de vue-là je constate aussi une amélioration indiscutable par rapport au 150-600 de première génération. Le G2 possède trois modes de stabilisation (un seul pour la première version du 150-600mm). Le mode 1 est le mode normal dans lequel le stabilisateur fonctionne en permanence dans l’axe vertical et dans l’axe horizontal. Dans le mode VC 2, le stabilisateur ne fonctionne que dans l’axe vertical ce qui permet de réaliser des filés horizontaux. Enfin en mode VC 3, le stabilisateur fonctionne uniquement au déclenchement et avec une efficacité maximale pour les oiseaux posés. Avec ce mode, j’ai réussi des photos à main levée bien nettes à 600 mm et à 1/60 s.

Le G2 équipé de joints renforcés apporte également une belle amélioration au niveau de la résistance à l’humidité et à la poussière. J’ai pu le confronter à quelques averses et je n’ai rencontré aucun souci.

SP 150-600 mm G2 - 600 mm - 1/250 s - f/6,3 - ISO 2500

Et au niveau ergonomique pur ?

Une nouvelle fonction fait son apparition sur le G2, le « zoom lock ». Il permet de bloquer et débloquer la focale du zoom très facilement, sans devoir sortir l’oeil du viseur. Il m’arrive régulièrement de dézoomer durant une rafale alors qu’un oiseau de grande taille se rapproche de moi donc je ne vais certainement pas bloquer la bague de zoom systématiquement. Par contre, dans certains cas, cette possibilité est très intéressante, notamment pour photographier des rapaces qui planent dans le ciel juste au-dessus de soi. Dans ce cas l’objectif est en position verticale et peut avoir tendance à se replier sur lui-même et donc à dézoomer tout seul. L’usage du zoom lock évite ce problème.

Que pensez-vous des téléconvertisseurs 1,4x et 2,0x et de la console TAP-in compatibles avec le G2 ?

Je préfère un zoom à une focale fixe. Je ne m’amuse que quand je peux être créatif et le minimum est de pouvoir choisir ma focale en fonction de ce qui se passe devant moi, d’autant plus qu’en photo animalière il faut rester discret et qu’il est souvent impossible d’avancer ou de reculer. Pour augmenter encore le rapprochement du zoom, je trouve intéressant de disposer des téléconvertisseurs Tamron (1,4x et 2,0x) pour équiper le G2. Toutefois, qu’ils soient fabriqués par qui que ce soit, les téléconvertisseurs diminuent inévitablement les performances d’une optique et il faut faire des compromis. Cette possibilité permet néanmoins de tirer son épingle du jeu dans certaines situations compliquées.

Quant à la console TAP-in (accessoire en option), elle peut s’avérer très intéressante pour optimiser davantage l’AF en effectuant des micro-réglages. C’est vraiment important avec les longues focales.

Quelle est votre espèce favorite ?

J’aime beaucoup les hérons. Même les hérons cendrés qui sont très communs dans ma région sont des oiseaux qui me fascinent. Je ne fais jamais deux fois la même photo d’un héron. J’ai des photos de hérons qui mangent des poissons, des écrevisses, des souris, qui nourrissent des jeunes affamés… Ils peuvent surtout avoir des attitudes incroyables, terrifiantes ou complètement hallucinées. Le G2 m’a permis de capter des regards impressionnants de hérons. Je ne me lasse pas de cet oiseau. Ce qui me plait dans ces regards et attitudes c’est que l’on puisse y trouver des attitudes humaines. C’est un peu une façon d’ironiser sur certains comportements humains en fait.

SP 150-600 mm G2 - 500 mm - 1/1600 s - f/6,3 - ISO 4000

Pouvez-vous nous dévoiler le secret de cette photo ?

Il s’agit d’une photo de martin-pêcheur un peu spéciale que je dois vraiment aux capacités du G2. J’étais dans un observatoire avec trois autres photographes que je ne connaissais pas. Ils avaient remarqué un martin-pêcheur posé à moins de 2 mètres d’une petite ouverture latérale de l’observatoire, en plein contre-jour. Ils ne pouvaient pas en faire la moindre photo car ils travaillaient avec des 500 et 600 mm qui avaient besoin respectivement de 3,7 m et 4,5 m de recul pour donner une image nette. Ils m’ont appelé en me souhaitant bonne chance. Derrière l’oiseau, il y avait quelques roseaux et derrière les roseaux il y avait un énorme contre-jour avec le reflet du soleil dans l'eau, en plein dans l'axe de la prise de vue. C'est peu probable de faire une photo acceptable dans de telles conditions. J'ai attendu un peu que le vent pousse au maximum les roseaux entre le reflet du soleil et l'oiseau. Mais malgré tout je craignais une image pleine de "flare", délavée et inutilisable. Je ne m'attendais pas à obtenir ce genre de résultat qu'on aime ou qu'on n'aime pas. Merci au traitement anti-reflet de la lentille frontale de l'optique. Il n'y a aucune volonté de ma part ni aucun trucage pour avoir ce fond noir et blanc.

SP 150-600 mm G2 - 329 mm - 1/2000 s - f/5,6 - ISO 1000

Pour finir, quel conseil donneriez-vous à un photographe débutant souhaitant aborder la photo d’oiseaux sauvages ?

Je crois qu’il est préférable de ne pas débuter en photo tout de suite avec la photo d’oiseaux. Il vaut mieux commencer par photographier des gens, des bâtiments, des paysages avec un petit zoom plutôt que de démarrer directement avec les très longues focales très souvent nécessaires pour photographier les oiseaux en liberté. Il vaut mieux d’abord s’exercer en ayant la possibilité de tourner facilement autour du sujet et apprendre à choisir ses axes de prises de vue en fonction du sujet lui-même, de son environnement, de la lumière… Quand on a monté sa tente affût, c’est plus compliqué de se déplacer.

Je pense aussi qu’il ne faut pas se contenter de travailler avec les modes automatiques ou semi-automatiques des boîtiers. Avec les boîtiers modernes, on peut réaliser beaucoup de choses sans trop comprendre ce que l’on fait mais il vaut vraiment la peine d’apprendre les principes techniques de base de la photo car la maîtrise de tous les paramètres aidera beaucoup, surtout en photo d’oiseaux.

Il faut aussi maîtriser les règles de base du cadrage. Il faut que ça devienne presque instinctif. Ensuite, on pourra passer à la photo d’oiseaux proprement dite. Le G2 sera alors un excellent investissement. Il faudra s’entrainer régulièrement avec des oiseaux « faciles » et apprendre à connaître les espèces d’oiseaux et leurs habitudes.

Techniquement et artistiquement, on peut toujours évoluer. Je pense que le principal est de toujours se demander ce qui peut ou aurait pu être fait pour améliorer une photo. Tant que l’on se pose ce type de question sur le terrain ou au moment de trier ses photos on évolue et on prend du plaisir…

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